
Alain Rey chez lui à Paris en novembre 2017. Photo : Edouard Caupeil (@edouardcaupeil) #PourLeMonde
« On ne présente pas Alain Rey. » C’est ainsi qu’était régulièrement introduit dans les conférences ou les émissions auxquelles il participait le lexicographe et lexicologue amoureux des mots, dont le nom reste attaché à celui des dictionnaires Le Robert. Son visage au front dégarni encadré de longs cheveux blancs, sa moustache, ses lunettes et ses vêtements de dandy savamment désassortis en avaient fait un personnage familier, sorte de savant à la Professeur Tournesol, chassant les mots avec son filet à papillons.
Mais c’est surtout sa voix, tranquille et posée, que, de 1993 à 2006, les auditeurs de France Inter avaient pris l’habitude de retrouver chaque matin dans « Le Mot de la fin ». Car, non content d’être un « géologue » du vocabulaire, érudit aux connaissances encyclopédiques, linguiste, historien, amateur d’art et de gastronomie, Alain Rey, qui est mort le 28 octobre, à Paris, à l’âge de 92 ans, était un passionnant conteur. Il savait partager son immense savoir avec gourmandise, éminçant à plaisir l’histoire des mots, pour mieux exhaler parfum et saveurs – comme lorsqu’on prépare la truffe.
Les mots une espèce en voie d’extinction
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En 2011 @morelexplo au détour d’une chronique rendant hommage aux mots, en profitait pour saluer l’un de leur plus grand protecteur #AlainRey.
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« Alain Rey est-il le gardien de ce zoo de mots ? Le Brigitte Bardot dégarni mais non sectaire d’une fondation protectrice ? Est-il une sorte de collectionneur fou à tête d’Einstein ? Peut-être tout cela à la fois ou juste un passeur d’enthousiasme et de culture simplement un amoureux des mots, donc de l’humanité et qui fait partie de cette catégorie qui a la passion partageuse : une autre espèce en voie d’extinction. «