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Hommage à Maurice Genevoix : cette part de l’âme de Pérochon qui entre au Panthéon

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Avec l’entrée de Genevoix dans le temple de la République, ce mercredi 11 novembre, c’est aussi la mémoire du premier Goncourt niortais que l’on exhume.

Entre ici aussi, Ernest Pérochon ! Alors que la République rendra ce mercredi 11 novembre un vibrant hommage à l’écrivain des terres de Sologne Maurice Genevoix, on songe forcément au parallèle évident qui unit les deux hommes, meurtris en profondeur par la Grande Guerre, pour retourner ensuite écrire la grande beauté simple et lumineuse de la terre de leurs racines.

Ernest Pérochon au Panthéon ? On enfonce forcément une porte ouverte en posant la question, surtout quand on se souvient comment cette possibilité pour George Sand avait levé, vent debout, tout un Berry hostile à voir la Bonne dame de Nohant arrachée de sa terre pour les ors de la République.

« Je suis de ce pays »

Comme un écho en Deux-Sèvres et en Poitou, sur le débat d’alors, en 2013, qui fit polémique pour George Sand et revient depuis de manière récurrente dans le Berry. Les mêmes refus. « Impossible, cela ne correspond pas du tout au personnage », répond évidemment la Niortaise Jane Debenest, à propos de son grand-père dont elle fleurit sans cesse la mémoire avec un amour viscéral. Et puis là où Genevoix, l’académicien du fauteuil 34 pouvait s’accommoder des lambris parisiens, Ernest Pérochon a tellement refusé Paris, du bout des doigts pour aller recevoir son Goncourt quasi emmené de force par Gaston Chéreau, réfutant aussi les invitations à répétition de sa marraine qui lui proposait dans presque chacune de leur correspondance de rejoindre l’une des deux propriétés parisiennes familiales.

« Je suis de ce pays », en évoquant sa terre poitevine, avait répondu Ernest Pérochon à l’historien de la littérature, écrivain et surtout au journaliste, quand il a sollicité sa première réaction à l’annonce du Prix Goncourt.
Leur souci du détail des choses de leur nature
« Toute la presse parisienne défilait dans sa maison de Niort et il adorait leur montrer son jardin, et son plus grand jardin encore, le Marais poitevin », poursuit Jane Debenest.

C’est là que les trajectoires de Maurice Genevoix et Ernest Pérochon se rejoignent si bien, en fait. Cinq ans d’écart entre les deux hommes seulement, et tant de points communs, comme les cinq années entre leur Prix Goncourt aussi, Nêne de Pérochon en 1920 et Raboliot de Genevoix en 1925 : leur Grande Guerre de premiers mobilisés dès août 1914, le 106e régiment d’infanterie pour Genevoix, le 114e régiment d’infanterie du vagmestre Pérochon et cette sale guerre qui les marquera à jamais.

Et puis leur plume naturaliste, régionaliste, leur souci du détail des choses de la nature d’ici, de chez eux, au plus proche de leurs racines, d’eux en somme. « C’est tout à fait vrai qu’ils se ressemblent en bien des points. Dans leur simplicité, dans leur sincérité aussi. Dans “ Les Gardiennes ”, il a traduit en mots ce que même les peintres sont incapables de montrer sur le Marais poitevin », reconnaît Jane Debenest. On fait forcément le parallèle avec la Sologne de La Forêt perdue ou de La Dernière harde de Genevoix dans cette façon d’éclairer leur terre qu’ils aiment jusqu’à leurs tripes.

« Continuer à travailler à sa notoriété »

Alors si Pérochon ne sera probablement jamais délogé de sa tombe du cimetière Cadet à Niort pour rejoindre le Panthéon et si la question peut tout de même affleurer de ses évidences avec les honneurs que la nation s’apprête à rendre à Maurice Genevoix, « il faut continuer à travailler à la notoriété d’un écrivain qui était si connu en son temps », conclut Jane Debenest. La petite-fille de l’écrivain niortais sait tout aussi bien que c’est aussi un bout de l’âme d’Ernest Pérochon qui entrera au Panthéon avec Genevoix, ce mercredi 11 novembre 2020.

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