Toujours très attaché à ses racines bressuiraises, le journaliste Pierre Grange est le nouveau rédacteur en chef de l’émission « Sur le front », qui devient mensuelle et sera diffusée en 2021 sur France 5.
Depuis Bressuire où il a fait ses études (au lycée Genevoix), Pierre Grange en a fait du chemin. Pendant 19 ans, il a été grand reporter puis rédacteur en chef adjoint du journal télévisé de 20 heures sur TF1. Il a couvert de très grands événements.
Par un concours de circonstances, Pierre a quitté, en très bons termes, TF1 pour devenir, fin 2018, directeur de la rédaction de Konbini, un site d’informations pour les réseaux sociaux. Il avait alors sous sa responsabilité 55 journalistes et techniciens.
Avec le chef Raoni et l’Amazonie
Depuis septembre 2019, Pierre a accepté un nouveau challenge, être le rédacteur en chef de l’émission « Sur le front ». Cette émission était jusque-là sous la forme de soirées événementielles sur France 2. Elle devient mensuelle en 2021 et sur France 5. Avec Hugo Clément qui l’incarne, il s’agit de créer une nouvelle émission engagée, présentée avec un point de vue éditorial en faveur de l’environnement. Il faut donc créer ce ton et cette émission d’un format de 52 minutes.
Pierre en dit un peu plus sur ce que sera « Sur le front » : Nous voulons des reportages et de longues rencontres, un exemple avec Raoni et l’Amazonie. De son vrai nom Ropni Metyktire, Raoni est la figure incontournable de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et de la culture indigène. Nous évoquerons la Guyane et les chercheurs d’or clandestins qui ravagent la forêt. Nous sommes partis à leur recherche avec l’armée et le GIGN. Loin de tout vouloir révolutionner, Pierre ajoute : L’environnement est un sujet qui intéresse beaucoup de monde. Cette thématique est à la fois passionnante et alarmante. J’ai toujours eu de l’intérêt pour ce sujet. Adolescent, à Bressuire, je triais déjà mes déchets. Soyons donc conscients des conséquences de nos gestes ; inventons une nouvelle façon de fonctionner pour un avenir intéressant.
Dans cet univers, Pierre a un petit mot pour Bressuire, la ville de sa jeunesse : J’ai toujours plaisir à y revenir. C’est une ville à taille humaine où il fait bon vivre ensemble. J’ai fait partie de plusieurs associations. Ce qui m’a toujours plu, c’est cette solidarité avec ce dévouement de tant de bénévoles. Un… environnement qui lui était favorable. Et qu’il n’a pas oublié.
De l’ascension d’Obama à la chute de Strauss-Kahn
Pendant 19 ans, il a été au plus proche de l’actualité nationale et internationale, prêt à faire ses valises pour rejoindre un bout du monde, là où son devoir de journaliste l’exigeait.
Il y a quelques semaines, l’affaire Dominique Strauss-Kahn a resurgi avec de nouvelles émissions et l’ancien homme politique qui pourrait parler et dire enfin la vérité, sa vérité.
L’occasion de se souvenir que le 16 mai 2011, Pierre Grange était le premier envoyé spécial de TF1 pour suivre DSK qui comparaissait devant le tribunal pénal de la ville de New York. Rappelons qu’à l’époque, celui qui était promis à devenir président de la République française avait été accusé d’agressions sexuelles au Sofitel de New York, suite 2 806. Nafissatou Diallo, qui avait porté plainte, était femme de chambre dans cet hôtel. On se souvient aussi de la mise en détention provisoire de DSK. C’était un week-end. J’étais à Paris. J’ai pris le premier avion et de suite j’ai été à l’antenne se remémore Pierre Grange. J’ai été le premier envoyé spécial de la chaîne dans une affaire où, au début, on ne savait presque rien, même s’il se disait des choses. Et il y avait la présomption d’innocence. C’était sordide et compliqué à traiter médiatiquement. Un mouvement s’est alors levé avec des manifestations de femmes de ménage qui voulaient défendre leur honneur et leur profession et dire stop à différentes pratiques […] Dans ma carrière, cela fait partie des reportages où l’on est estomaqué par ce qui se passe.
Quelques années avant, Pierre avait été le correspondant permanent de TF1 à Washington. J’ai un souvenir extraordinaire en 2008, l’un de mes premiers reportages consacré à Obama dont personne ne parlait. J’ai suivi son ascension jusqu’à son élection comme président des États-Unis, en 2009. La France a alors redécouvert les États-Unis. Parmi d’autres grands événements que j’ai couverts comme journaliste à TF1, il y a la fin d’Al-Qaïda à Tombouctou, le tsunami au Japon, le tremblement de terre en Haïti, le Printemps arabe .
