
https://www.youtube.com/watch?v=Evg_V_hpdHk
Dans une semaine on choisit et dans 15 jours on élimine. Tel est le principe de ce mode de scrutin. On assiste à une campagne inédite « parasitée » par les crises sanitaire et ukrainienne. Le débat de cette nuit entre les éditorialistes invités dans « OEED » sur France2 n’éclaire pas davantage notre lanterne. On est dans le court-termisme à 5 ans alors que le 1er rôle du futur président devrait être d’avoir une vision à 20 ans au moins celle d’une nouvelle génération. Quelle planète allons nous laisser à nos petits enfants??!!
La problématique climatique n’infuse pas dans la population pourtant les catastrophes vont aller grandissant : canicules, sécheresses, incendies, tornades, inondations, fonte du pergélisol, multiplication des virus, famines, migrations climatiques massives… bien pire que les problèmes de fin de mois et l’insécurité. C’est maintenant qu’il faut agir sur les causes !! Plus on attend plus ce sera compliqué. Aucun n’est totalement à la hauteur….
Pour en savoir plus sur les critères que nous avons retenus, voir notre méthodologie. Une analyse du programme des candidat·es, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat, dont Greenpeace France est membre et à laquelle nous avons contribué
Les analyses ci-dessous se concentrent sur les programmes des candidats et candidates et ne traitent donc pas directement des conséquences du conflit en cours en Ukraine. Les enjeux de transition écologique et énergétique et de justice sociale prennent cependant une dimension supplémentaire dans ce contexte. Pour en savoir plus, voir notre article consacré aux questions environnementales liées à la guerre en Ukraine et à leur traitement par les responsables politiques.
Au-delà du constat qu’il faut renverser le « grand capital » responsable de la crise climatique et de la volonté de redonner le pouvoir aux « travailleurs, travailleuses », on manque vraiment de propositions concrètes sur l’écologie chez Nathalie Arthaud et la question climatique est très peu présente.
Pas grand-chose sur la nécessaire transformation de secteurs très émetteurs comme le secteur des transports ou le secteur agricole – elle dénonce juste la logique de l’élevage intensif.
Rien trouvé sur la transition énergétique.
Rien trouvé sur l’enjeu de préservation de la biodiversité.
A noter quelques mesures pour contrer le « grand capital » qui trouvent un écho tout particulier dans le contexte actuel, comme le fait de financer l’exonération de taxes sur le carburant pour les travailleur·ses par la ponction des entreprises pétrolières.
La question climatique est très peu présente dans le document programmatique du candidat, et son traitement de l’écologie refroidit immédiatement : « L’écologie est une chose bien trop sérieuse pour être confiée aux Verts sectaires ».
Nicolas Dupont-Aignan passe à côté de la nécessité de transformer notre système économique productiviste et tombe, comme d’autres avant lui, dans le piège du solutionnisme technologique. Il n’est pas du tout à la hauteur sur les enjeux de régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants comme les transports et l’agriculture, même s’il porte quelques mesures pertinentes sur le principe comme le développement des transports en commun et du train, le soutien à la bio ou la lutte contre l’artificialisation des sols.
Il reprend aussi, inversement, des fausses solutions comme les nouveaux OGM et il ne dit rien sur la transformation du système alimentaire. Il rate le coche de la transition énergétique, avec des positions pro-nucléaires et anti-éoliennes extrêmes.
Il aborde l’enjeu majeur de préservation de la biodiversité et notamment la question de la préservation des océans, mais sans aller assez loin (rien sur les aspects internationaux, comme un moratoire sur l’exploration minière en eaux profondes).
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique de Nicolas Dupont-Aignan s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait aussi composer pour gouverner si il était élu.
Pour rappel, lors du précédent quinquennat, le bilan des député·es « non-inscrits » rattachés au parti « Debout La France » au titre du financement de la vie politique (dont Nicolas Dupont-Aignan lui-même) n’est pas glorieux.
Un point positif : les député·es rattachés à « Debout La France », dont Nicolas Dupont-Aignan, ont voté contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat.
Mais, sur les quelques autres votes que nous avons pu analyser, le bilan n’est pas bon : ces député·es se sont abstenus ou ont voté pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes (les pesticides tueurs d’abeilles) – Nicolas Dupont-Aignan s’est abstenu. Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es rattachés à « Debout La France » n’ont pas participé aux différents votes afférents. Ils n’ont pas participé non plus aux des différents votes relatifs à l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Sa vision de l’écologie
Anne Hidalgo revendique un projet « républicain, social et écologique ». Présentée comme « le combat du siècle », l’écologie est effectivement bien présente dans le programme de la candidate du Parti socialiste, mais il manque globalement d’ambition en la matière.
Plusieurs de ses engagements vont dans le sens d’une transformation de notre système économique et de notre modèle de société en prenant en compte l’enjeu de justice climatique. Elle fait également preuve d’une bonne compréhension globale des enjeux de la transition énergétique. Cependant, elle devrait aller plus loin sur les questions de régulation environnementale des grandes entreprises et de transformation des secteurs polluants comme les transports et l’agriculture.
Ses propositions en faveur de la biodiversité manquent d’exhaustivité et, souvent, de précision, tandis que certains sujets clés sont même carrément passés sous silence.
Le pire de son programme
Le programme d’Anne Hidalgo ne met pas en avant de mesures nous paraissant fondamentalement toxiques. Mais certains enjeux clés sont tout simplement absents, ce qui est en soi problématique : par exemple, elle ne se prononce pas sur la fin de l’élevage industriel, sur la réduction de la consommation de viande ou sur les nouveaux OGM. Elle ne dit rien non plus d’enjeux majeurs pour la préservation de la biodiversité, comme la lutte contre la déforestation importée ou le soutien nécessaire au moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins.
Ses propositions en matière d’écologie sont aussi souvent peu développées voire explicitement insuffisantes : par exemple, elle a le mérite, contrairement à la majorité des candidat·es, de parler de régulation du trafic aérien… mais pour proposer une taxe « carbone » sur les billets d’avion sur des trajets pour lesquels existe une alternative en train, alors que nous préconisons la fermeture de ces lignes courtes distances.
Le meilleur de son programme
Face à l’enjeu de justice climatique, Anne Hidalgo, comme Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, propose entre autres de mettre à contribution les ménages les plus fortunés qui polluent le plus, en reprenant notre proposition d’instaurer un ISF climatique, dans une version cependant moins ambitieuse ; de conditionner les aides publiques aux grandes entreprises à des critères sociaux et environnementaux ; ou de sécuriser les transitions professionnelles qui s’imposent dans le contexte de transformation de notre modèle économique face à la crise climatique.
Dans l’objectif d’aller vers un système énergétique 100% renouvelable, elle rejette toute construction de nouveau réacteur nucléaire mais ne donne aucun objectif chiffré pour le développement des différentes filières d’énergies renouvelables. Elle propose également un grand plan pluriannuel de rénovation énergétique des bâtiments.
Anne Hidalgo envisage aussi un soutien fort à l’agriculture biologique, affiche une volonté de sortir des pesticides de synthèse et a le mérite d’aborder l’enjeu de la précarité alimentaire, même si cela reste timide.
Côté transports, les intentions affichées sont louables, comme sur la relance du ferroviaire, mais il manque d’autres éléments clés : par exemple, la question du développement des mobilités actives et des transports en commun n’est pas développée.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique d’Anne Hidalgo s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que la candidate devrait aussi composer pour gouverner si elle était élue.
Sur les quelques votes que nous avons pu analyser, le bilan est positif. Le groupe parlementaire des « Socialistes et Apparentés » à l’Assemblée nationale a voté unanimement contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. Il a voté aussi très majoritairement contre la ré-autorisation des néonicotinoïdes (des pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es socialistes présents dans l’Hémicycle pour les différents votes afférents se sont systématiquement exprimés pour. Enfin, les député·es socialistes présents dans l’Hémicycle pour les différent votes afférents ont également systématiquement voté pour l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de 1ère génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Afin de l’aider à mieux comprendre la nécessité de sortir du modèle de l’élevage industriel, nous recommandons vivement à Anne Hidalgo de découvrir nos 10 chiffres chocs sur le sujet. Très utiles à retenir pour des prochaines interventions sur l’agriculture.
Une analyse du programme d’Anne Hidalgo sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.
Sa vision de l’écologie
Pas de mauvaise surprise, le candidat « vert » accorde une place centrale et transversale aux sujets environnement et climat dans son programme et il porte une vision ambitieuse de l’écologie.
Il fait notamment partie des rares candidat·es qui, loin de tomber dans le piège d’un solutionnisme technologique béat et de rester sur la logique d’un système économique productiviste, assument une position forte sur l’enjeu majeur de la sobriété, c’est-à-dire la nécessité de réduire les consommations d’énergie et de ressources.
Avec un souci de justice sociale, Yannick Jadot propose un paquet complet et solide de mesures visant à transformer en profondeur les secteurs polluants, comme l’agriculture et les transports. Il s’attaque également à l’enjeu majeur de responsabilisation des grandes entreprises face à la crise climatique et écologique.
Il s’engage en faveur d’une transition énergétique ambitieuse et sur des enjeux majeurs de préservation de la biodiversité.
Le pire de son programme
Nous n’avons pas identifié de mesures toxiques dans le programme de Yannick Jadot sur nos sujets, mais la position du candidat mériterait d’être encore explicitée ou précisée sur certains sujets, comme l’interdiction de distribuer des dividendes aux actionnaires d’entreprises qui ne s’alignent pas sur une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris.
Le meilleur de son programme
Face à l’enjeu de justice climatique, le candidat du « pôle écologiste » propose entre autres de mettre à contribution les ménages les plus fortunés qui polluent le plus, en reprenant notre proposition d’instaurer un ISF climatique ; il s’engage également à réorienter les investissements privés vers les secteurs favorables au climat et propose de conditionner les aides publiques aux grandes entreprises à des critères sociaux et environnementaux ; il propose aussi de protéger et d’accompagner les salarié·es des secteurs économiques polluants dans la transition.
Il porte également des mesures fortes sur la transformation du modèle agricole et du système alimentaire, comme par exemple la fin des élevages industriels, le soutien au développement de l’agriculture écologique et paysanne, la garantie d’un revenu paysan digne ou encore l’encadrement strict des nouveaux OGM, et il se dit ouvert à des expérimentations locales dans une logique de sécurité sociale de l’alimentation.
Sur le sujet des transports, il propose une vision complète et détaillée des enjeux : accélération de la fin de vente des véhicules fonctionnant aux énergies fossiles à horizon 2030, réduction de la place de la voiture individuelle et développement et accessibilité des modes de transports alternatifs comme les transports en commun et le vélo, relance du ferroviaire ; il est aussi l’un des rares candidat·es à parler de régulation du trafic aérien dans son programme, avec plusieurs mesures pertinentes (interdiction des vols courts, renforcement de la fiscalité du secteur, interdiction des projets d’extension d’aéroports).
Yannick Jadot souhaite organiser une sortie progressive du nucléaire, accélérer la transition vers un système énergétique 100% renouvelable – avec des objectifs chiffrés de développement de l’éolien terrestre et du photovoltaïque pour la fin du quinquennat – et le développement des économies d’énergie, notamment à travers un plan massif de rénovation des logements. Il propose également des mesures visant à accélérer la nécessaire sortie des énergies fossiles, comme l’interdiction des biens et services fossiles les plus polluants ou la suppression des niches fiscales anti-écologiques et des dépenses néfastes pour le climat dans le budget de l’Etat.
Sur les enjeux de biodiversité, il s’engage en faveur de mesures importantes selon nous, comme un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins ou des mesures de lutte contre la déforestation importée.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique de Yannick Jadot s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins étaient publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait composer pour gouverner s’il était élu.
Il n’y avait pas de groupe parlementaire « EELV » à l’Assemblée nationale lors du dernier quinquennat. Mais nous avons quand même regardé comment ont voté les député·es « non-inscrits » rattachés à EELV au titre du financement de la vie politique et le groupe « Ecologie Démocratie Solidarité – EDS » (pour sa période d’existence entre mai et octobre 2020).
Sur les quelques votes que nous avons pu analyser, le bilan est positif. Ces député·es « non-inscrits » ont voté contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. Le groupe parlementaire EDS a voté unanimement contre la ré-autorisation des néonicotinoïdes (des pesticides tueurs d’abeilles). En 2020, sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es du groupe EDS présents dans l’Hémicycle pour les différents votes afférents se sont quasi systématiquement exprimés pour. Enfin, toujours en 2020, les député·es du groupe EDS présent·es dans l’Hémicycle ont voté pour l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile de soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontrés).
A noter que le candidat Yannick Jadot a également la particularité d’être député au Parlement européen depuis 2009, ré-élu lors des dernières élections en 2019. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut noter que les député·es européens français « Verts » ont voté : en faveur d’une PAC plus verte (comme les député·es européens français insoumis et socialistes, alors que leurs homologues LREM, LR et RN ont voté contre) ; en faveur de la taxation du kérosène des avions (comme les député·es européens français insoumis et socialistes, alors que leurs homologues LREM, LR et RN ont voté contre) ; contre le financement d’investissements dans des activités liées au gaz naturel dans le cadre du fonds de transition juste de l’Union européenne (comme les député·es européens français insoumis, socialistes et républicains, alors que leurs homologues LREM et RN ont voté contre) ; ou encore en faveur de l’alignement du plan de relance avec l’Accord de Paris (comme les député·es européens français insoumis et socialistes, alors que leurs homologues LREM, LR et RN ont voté contre).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Bien potasser notre rapport sur les « dividendes climaticides » et nos travaux sur l’argent sale du capital.
Une analyse du programme de Yannick Jadot sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.
Jean Lassalle passe à côté de la nécessité de transformer notre système économique et notre modèle de société dans un effort de solidarité, de partage de l’effort et de sobriété. Il n’est pas du tout à la hauteur sur les enjeux de régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants : il ne dit quasiment rien sur le secteur des transports dans son programme. Sur l’agriculture et l’alimentation, il propose de revoir la distribution de la PAC au profit des petits paysans, de favoriser l’accès au foncier et de soutenir les labels de qualité – mais de façon très succincte. Rien n’est dit sur la sortie des pesticides, la désintensification de l’élevage industriel ou la précarité alimentaire. Il parle dans son programme de réindustrialisation de la France ou de redonner à l’Etat l’initiative dans les secteurs clés de l’économie mais sans aucun lien fait avec les enjeux écologiques et climatiques.
De plus, il rate le coche de la transition énergétique, car même s’il souhaite investir dans les renouvelables, il veut aussi freiner le développement de l’éolien, prolonger les centrales nucléaires en fin de vie et basculer dans le nucléaire de quatrième génération et baisser la TVA sur les hydrocarbures – et il ne dit rien sur l’enjeu majeur de développement des économies d’énergie.
Sur l’enjeu de majeur de préservation de la biodiversité, il a le mérite de parler de biodiversité marine : il insiste sur la nécessité de développer la recherche sur le milieu océanique, sans clarifier que cela ne doit pas avoir pour finalité d’exploiter toujours plus ces écosystèmes et sans prendre position sur des enjeux clés pour Greenpeace comme le moratoire sur l’exploration minière en eaux profondes. A noter qu’il se présente aussi comme défenseur de la chasse et propose de s’affranchir des normes européennes sur la protection de la nature, ce qui est très inquiétant…
Et la famille (politique), ça va ?
Pour rappel, Jean Lassalle était député de l’Assemblée nationale lors du précédent quinquennat, d’abord en tant que « non-inscrit » puis au sein du groupe parlementaire « Libertés et Territoires » à partir de début 2020.
Un point positif : il a voté contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat.
Mais il a voté pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes (les pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, Jean Lassalle n’a pas participé directement aux différents votes afférents. Il n’a pas non plus participé directement aux différents votes relatifs à l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Sa vision de l’écologie
Comme les industries polluantes, Marine Le Pen a tenté de repeindre son programme en vert… mais tout cela ressemble plus à du greenwashing qu’à une véritable conversion à l’écologie. Ses quelques propositions sur l’environnement sont surtout un moyen de remettre en avant, d’une nouvelle manière, son projet xénophobe de repli identitaire et nationaliste.
Marine Le Pen ne s’attaque pas aux causes structurelles de la crise écologique et climatique. Elle n’est pas du tout à la hauteur sur les enjeux de régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants comme l’agriculture et les transports.
Elle freine la sortie des énergies fossiles (pétrole et gaz) et porte un positionnement particulièrement rétrograde, et dangereux, dans le débat autour du futur énergétique de la France.
Enfin, elle passe aussi largement à côté de l’enjeu majeur de préservation de la biodiversité.
Le pire de son programme
Marine Le Pen déploie beaucoup d’énergie à dénoncer « l’écologie punitive », mais elle ne propose rien pour mettre à contribution en priorité les ménages les plus fortunés et les grandes entreprises qui polluent le plus, ni pour accompagner les ménages les plus fragiles et les travailleur·ses dans la transition écologique. De même, elle prend position en faveur de la relocalisation et la réindustrialisation de l’économie, mais sans questionner la logique productiviste et le dogme de la croissance infinie qui épuise les ressources de notre planète.
De plus, elle défend la relance de la filière nucléaire, alors que c’est une énergie dangereuse, coûteuse et polluante, et que la construction de nouveaux EPR prendra bien trop de temps pour répondre à l’urgence climatique. Dans le genre propositions dangereuses, la candidate ne s’arrête pas là : elle propose carrément de démonter les éoliennes, alors que tous les scénarios crédibles permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050 montrent qu’il sera nécessaire d’accélérer fortement le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien.
Inversement, elle passe sous silence beaucoup d’enjeux clés : par exemple, elle ne dit rien de sérieux sur la transformation du système de transports (1er secteur émetteur de gaz à effet de serre…) et, pire, elle propose des mesures carrément contre-productives (par exemple sur la fiscalité des carburants ou les limitations de vitesse) ; rien sur la nécessité de produire et consommer moins de produits d’origine animale ou sur l’accélération de la sortie des pesticides ; rien sur la déforestation importée ou sur la protection des océans ; rien sur la réhausse des objectifs climatiques de la France ou sur la dépollution des flux financiers. Enfin, elle traite de la question de la précarisation alimentaire en proposant l’augmentation des volumes d’aliments fournis aux plus modestes, mais sans un mot sur la qualité ou la durabilité de ces produits.
Le meilleur de son programme
Certaines propositions de Marine Le Pen, prises individuellement, peuvent être pertinentes, comme la suspension de la construction de grandes surfaces en périphérie des villes ou l’opposition aux accords de libre-échange de type CETA, mais elles ne s’intègrent pas dans une vision globale cohérente et ambitieuse de l’écologie.
Loin d’être prioritaire dans son projet, la question écologique est en plus mise au service d’une vision de la société sclérosée, intolérante, et discriminante, à l’opposé des valeurs de Greenpeace.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique de la candidate du Rassemblement National s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés du quinquennat sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que Marine Le Pen devrait composer pour gouverner si elle était élue. De plus, la candidate d’extrême-droite était elle-même députée de l’Assemblée nationale pendant ce quinquennat, et il est donc intéressant de voir ce qu’elle a voté le cas échéant sur les sujets que nous avons retenus.
Il n’y avait pas de groupe parlementaire « Rassemblement national » à l’Assemblée nationale lors du dernier quinquennat. Mais nous avons quand même regardé comment ont voté les député·es « non-inscrits » rattaché·es au Rassemblement national au titre du financement de la vie politique (dont Marine Le Pen).
Un point positif : lors du quinquennat Macron, les député·es rattachés au Rassemblement national, dont Marine Le Pen, ont voté unanimement contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat.
Mais, sur les quelques autres votes que nous avons pu analyser, le bilan n’est pas bon : ils et elles ont voté unanimement pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes (des pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es rattachés au Rassemblement national et présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents se sont systématiquement exprimés contre (Marine Le Pen n’a elle participé directement à aucun de ces votes). Et les député·es rattachés au Rassemblement national (dont Marine Le Pen) n’ont pas participé aux différents votes relatifs à l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (alors que les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Afin de l’aider à prendre conscience de l’urgence climatique, mais aussi à être mieux informée sur des sujets essentiels qu’elle ne maîtrise visiblement absolument pas, nous adressons ce conseil à Marine Le Pen : lire, lire, lire, et lire encore, le dernier rapport du GIEC, les nombreux rapports sur la possibilité de mettre en place un système énergétique 100% renouvelable (ceux de l’Ademe, de RTE, du CNRS/Cired, de Négawatt…), le rapport de la Cour des comptes sur le fiasco de la filière EPR… La liste est longue et devrait en fait même commencer par la base de la base : la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Sa vision de l’écologie
Emmanuel Macron n’est pas un candidat comme les autres : il nous a quand même déjà fait perdre un quinquennat dans la lutte contre les changements climatiques et pour l’écologie ! Président sortant, il doit en effet composer avec un bilan dramatique sur l’écologie qui entame fortement la crédibilité de ses nouvelles propositions en tant que candidat. Il doit aussi composer avec la perte de crédibilité de sa parole sur les enjeux écologiques, liée à sa stratégie de mensonges et de renoncements pendant le quinquennat précédent, dont le traitement de la Convention citoyenne pour le climat a sûrement été l’exemple le plus frappant.
Ceci dit, son nouveau programme sur l’écologie a le mérite d’être conforme à son bilan : extrêmement faible. Le président-candidat passe à côté de la nécessité de transformer notre système économique et notre modèle de société dans un effort de solidarité, de partage de l’effort et de sobriété. Il n’est pas du tout à la hauteur sur les enjeux de régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants comme l’agriculture et les transports. Il rate le coche de la transition énergétique. Il ne se saisit pas non plus sérieusement de l’enjeu majeur de préservation de la biodiversité.
Le pire de son programme
Emmanuel Macron mise tout sur le mirage technologique. En espérant faire croire que la technologie suffira pour sauver le climat, il tente surtout de masquer son manque de courage pour organiser et accélérer la sortie des énergies fossiles, bousculer les intérêts privés des plus puissants et transformer le système économique actuel. S’il a intégré le mot « sobriété » dans son vocabulaire et ses grands discours, le Président sortant continue dans les faits d’évacuer l’enjeu majeur de réduction et de maîtrise des consommations d’énergie et de ressources naturelles. Pourtant, le constat est clair : face à la crise écologique, les solutions technologiques ne suffiront pas et n’existent pour certaines pas encore (l’avion vert, par exemple), détournent dangereusement l’attention de la nécessité de réduire des émissions (les technologies de capture du carbone, par exemple) et/ou sont porteuses de risques majeurs (les nouveaux OGM, par exemple).
De plus, le candidat-président défend la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR, faisant fi des échecs précédents, des incertitudes sur la technologie, des coûts, des risques, des difficultés de gestion des déchets radioactifs et des délais, bien trop longs pour répondre à l’urgence climatique. S’il parle de l’enjeu de développement des énergies renouvelables, il continue de passer à côté de l’objectif d’une énergie 100% renouvelable et il met un énorme coup de frein sur l’éolien terrestre en repoussant l’objectif actuel de 2030 à 2050 alors que cette filière est enfin arrivée à maturité en France.
Autres exemples de prises de positions dangereuses : il est pour l’assouplissement de la réglementation sur les nouveaux OGM et pour l’ultra-technologisation de l’agriculture. Il est aussi pour l’exploration minière en eaux profondes, malgré la menace qu’elle représente pour le climat et la biodiversité marine.
Inversement, il passe sous silence beaucoup d’enjeux clés : rien sur le partage de l’effort face à la crise écologique (il avait bloqué notre proposition d’un ISF climatique à l’Assemblée nationale lors du précédent quinquennat) et rien sur la régulation environnementale des acteurs économiques et financiers (il avait bloqué nos propositions d’interdiction des publicités et des dividendes climaticides et de définition d’éco-conditionnalités).
Rien sur la dépollution des flux financiers, la fin des subventions néfastes au climat ou des niches fiscales anti-écologiques.
Rien à la hauteur de l’enjeu sur la transformation du secteur automobile (la même logique de produire toujours plus de -grosses- voitures…), rien de concret sur la relance du ferroviaire et le développement des modes de transports alternatifs à la voiture, et pas un mot sur l’enjeu de réduction du trafic aérien.
Rien sur la sortie de l’élevage intensif, rien sur le soutien à l’agriculture écologique et paysanne, rien sur la réduction de la consommation de viande, rien sur la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation qui permettrait de lutter contre la précarité alimentaire tout en encourageant le développement d’une agriculture écologique et paysanne.
Rien de sérieux sur la préservation de la biodiversité : par exemple, il ne dit pas un mot de l’enjeu de lutte contre la déforestation importée.
Le meilleur de son programme
On retrouve quelques propositions sectorielles sur des sujets importants, mais qui sont largement insuffisantes, comme sur le développement des énergies renouvelables ou sur la rénovation énergétique des logements – deux secteurs où des promesses similaires non réalisées avaient aussi été faites en 2017… Et cela ne suffit en aucun cas au regard des manques profonds sur la transformation du système économique et financier et des secteurs polluants.
Même les mesures « environnement » proposées par le candidat donnent l’impression de cache-misères. Son soutien à l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne en est une bonne illustration : comme chez Valérie Pécresse, cette mesure sonne chez Emmanuel Macron comme un prétexte pour ne pas faire d’efforts supplémentaires sur la baisse de nos émissions de CO2 et la transformation de nos moyens de productions au sein de l’UE.
A noter que le candidat Macron s’est aussi positionné sur le conditionnement de la rémunération des grands patrons à la performance environnementale de leurs entreprises : derrière l’effet d’annonce, la réalité, c’est qu’on reste ici dans une logique incitative d’un autre temps et que cet engagement est extrêmement vaporeux : sur la base de quels objectifs environnementaux – ceux fixés par l’entreprise elle-même ? Avec quel facteur de corrélation ? La réalité, c’est qu’il faut surtout des contraintes claires pour imposer aux entreprises le respect d’une trajectoire de réduction de leurs émissions compatible avec l’Accord de Paris et un système de sanctions dissuasives en cas de non-respect. Sujets complètement ignorés par le Président Macron… et le candidat Macron.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la majorité parlementaire d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale s’est comportée pendant le dernier quinquennat, sur quelques votes clés du quinquennat sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait composer pour gouverner s’il était ré-élu.
Sans surprise, sur les quelques votes que nous avons pu analyser, le bilan est mauvais – comme nous l’avons dénoncé à de nombreuses reprises durant son quinquennat. Le groupe « La République En Marche – LREM » à l’Assemblée nationale, au cœur de la majorité parlementaire du Président Macron, porte une responsabilité toute particulière : celle d’avoir manqué d’ambition au niveau législatif en ne portant et en n’adoptant que des lois trompe-l’oeil sans jamais -ou presque- remettre en cause l’exécutif.
Ce groupe parlementaire a voté très majoritairement pour l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. Il a aussi voté très majoritairement pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes (des pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es LREM présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents se sont très majoritairement exprimés contre. En 2018 et 2020, les député·es LREM présents dans l’hémicycle ont majoritairement voté contre l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile de soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (alors que les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
A noter qu’en 2019, ils ont néanmoins refusé un amendement dangereux visant à reporter à 2026 l’exclusion de l’huile de palme de la liste des « biocarburants » (se rangeant ainsi derrière la société civile et s’opposant -avec succès- à la position rétrograde du gouvernement Macron sur ce sujet) – pour mémoire, cela est lié au fait que la société civile avait réussi à exposer les dysfonctionnements de l’Assemblée et les « carabistouilles » du gouvernement sur le sujet.
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Nous recommandons vivement à Emmanuel Macron de vraiment lire les rapports du Haut Conseil pour le Climat qui ont pointé systématiquement les retards de la France en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ainsi que le manque criant d’une réponse politique à la hauteur de l’enjeu climatique (rappelons que le Haut Conseil pour le Climat est une instance qu’Emmanuel Macron a lui-même créée pendant son précédent quinquennat… mais dont il a ouvertement méprisé les conclusions).
Dernière mise à jour : 01/04/2022
Sa vision de l’écologie
Celui qui se présente comme une « tortue sagace » a en effet le mérite de la clairvoyance sur l’écologie. Les sujets environnement et climat occupent une place centrale et transversale dans le programme de Jean-Luc Mélenchon et le profil écologique du candidat est sérieux.
Il propose une réhausse de nos objectifs nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre cohérente avec l’Accord de Paris, ainsi qu’une véritable transition énergétique. A travers la planification écologique, il ambitionne de mettre l’urgence écologique et climatique au centre de la politique économique.
Il souhaite mettre en œuvre des mesures structurantes pour transformer notre système économique et notre modèle de société, en misant sur les valeurs centrales de solidarité et de sobriété. Il fait notamment plusieurs propositions fortes sur la régulation environnementale des grandes entreprises et s’engage sérieusement sur la transformation des secteurs polluants, notamment le secteur agricole.
Enfin, il est solide sur les enjeux de préservation de la biodiversité.
Le pire de son programme
Nous n’avons pas identifié de mesures toxiques dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, mais le programme du candidat pourrait encore être renforcé sur certains points, comme sur la nécessaire accélération de la fin de vente des véhicules fonctionnant aux énergies fossiles ou l’organisation de la sortie du diesel et de l’essence dans nos villes.
Le meilleur de son programme
Le candidat Mélenchon fait des propositions concrètes et ambitieuses pour transformer notre modèle économique dans un double objectif de justice sociale et de respect de l’Accord de Paris, comme l’instauration d’un ISF climatique, l’interdiction des publicités en faveur des énergies fossiles, l’éco-conditionnalité des aides publiques aux entreprises, la dépollution des flux financiers aujourd’hui tournés vers les énergies fossiles, la comptabilité carbone obligatoire pour les entreprises avec une trajectoire de baisse de leurs émissions, ou encore la garantie de maintien du revenu pour les travailleur·ses en reconversion.
Jean-Luc Mélenchon propose de sortir du nucléaire et de viser une énergie 100% renouvelable d’ici 2050. Il propose également des mesures visant à accélérer la sortie des énergies fossiles, comme la fin des subventions aux énergies fossiles. Il assume l’enjeu de réduire nos consommations d’énergie et de ressources naturelles, et s’engage notamment sur un plan solide de rénovation des logements.
Il porte également une vision complète de la transformation du modèle agricole et du système alimentaire, avec un souci à la fois de transition agro-écologique, de rémunération digne des agriculteurs et d’accessibilité de tou·tes à une alimentation saine. Il porte ainsi des mesures essentielles comme la sortie des pesticides et de l’élevage industriel, une aide à la transition pour les éleveurs industriels ou l’expérimentation d’une sécurité sociale de l’alimentation. Sur la question des transports, il assume la nécessité de réduire l’usage de la voiture et s’engage sérieusement sur le développement du ferroviaire, des mobilités actives et des transports en commun ; mais il est surtout l’un des rares candidat·es à parler de régulation du trafic aérien dans son programme avec plusieurs mesures pertinentes (interdiction des vols courts, remise à plat de la fiscalité du secteur, pas de nouvelles infrastructures aéroportuaires).
Sur les enjeux de biodiversité, il s’engage sur des mesures importantes à nos yeux, par exemple un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins ou des mesures pour lutter contre la déforestation importée.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique de Jean-Luc Mélenchon s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés du quinquennat sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait composer pour gouverner s’il était élu. De plus, Jean-Luc Mélenchon était lui-même député pendant ce quinquennat et il est donc intéressant de voir ce qu’il a voté le cas échéant à l’Assemblée nationale sur les sujets que nous avons retenus.
Sur les quelques votes que nous avons pu analyser, le bilan est positif. Le groupe parlementaire « France Insoumise – FI » à l’Assemblée nationale a voté unanimement contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. Il a voté aussi unanimement contre la ré-autorisation des néonicotinoïdes (les pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es FI présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents se sont systématiquement exprimés pour. Enfin, les député·es FI présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents ont également systématiquement voté pour l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontrés).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Bien potasser l’analyse du Réseau Action Climat sur la nécessité de mettre un terme aux ventes de véhicules essence et diesel dès l’horizon 2030.
Une analyse du programme de Jean-Luc Mélenchon sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.
Sa vision de l’écologie
Valérie Pécresse affirme défendre une « écologie de l’espoir ». Soit. Mais ces formules vagues cachent surtout un programme extrêmement creux sur les questions environnementales et climatiques. La candidate du parti les Républicains se contente de parier sur des avancées technologiques qu’elle égrène sans apporter de réponse concrète aux causes de la crise climatique et environnementale : rien sur la remise en cause du système productiviste à l’origine de cette crise ; rien sur le partage de l’effort entre les ménages les plus aisés et les plus précaires ; rien sur la régulation des entreprises polluantes et rien de suffisant sur la transformation des secteurs fortement émetteurs de gaz à effets de serre comme l’agriculture, les transports et les logements.
Elle rate aussi le coche de la transition énergétique vers une énergie 100% renouvelable et ne va pas assez loin sur la lutte contre le gaspillage énergétique…
Quant à la biodiversité, on peut noter l’absence de propositions sérieuses sur cet enjeu majeur.
Le pire de son programme
Comme Marine Le Pen, Valérie Pécresse déploie beaucoup d’énergie à dénoncer « l’écologie punitive ». Mais comme la candidate d’extrême-droite, la prétendante LR ne fait pas de proposition forte pour accompagner les ménages les plus fragiles et les travailleur·ses dans la transition écologique. Sa proposition de baisser la TVA sur les taxes sur l’électricité ne répond ni aux besoins des plus précaires ni à l’objectif de baisse de la consommation. Elle ne prévoit rien non plus pour mettre à contribution en priorité les ménages les plus fortunés et les grandes entreprises qui polluent pourtant le plus. Par exemple, Valérie Pécresse ne s’est pas saisie de notre proposition en faveur d’un ISF climatique.
Privilégiant « l’incitation », sans rien imposer, Valérie Pécresse est surtout la candidate des fausses solutions écologiques. Elle s’inscrit très clairement dans une logique productiviste qui épuise les ressources de notre planète. C’est particulièrement vrai sur le plan agricole : défense d’un modèle de production techno-industriel très polluant et néfaste pour le climat ; défense des nouveaux OGM ; absence de mesures sur la nécessité de produire et consommer moins de produits d’origine animale ou sur l’accélération de la sortie des pesticides… Son souhait de « réduire drastiquement les normes » dans de nombreux domaines ayant un impact environnemental, notamment sur les grands projets ou l’extension de sites industriels, est également particulièrement inquiétant.
Côté énergie, Valérie Pécresse défend la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR, faisant fi des échecs précédents, des incertitudes sur la technologie, des coûts, des risques, des difficultés de gestion des déchets radioactifs et des délais, bien trop longs pour répondre à l’urgence climatique. Elle ne se fixe pas l’objectif d’une énergie 100% renouvelable et adopte une position très réservée sur un développement ambitieux de l’éolien, pourtant indispensable (avec une proposition pouvant être interprétée comme une sorte de moratoire local). En matière d’économies d’énergie, ses propositions sur la rénovation thermique des logements restent largement insuffisantes.
De plus, elle passe sous silence beaucoup d’autres enjeux clés. Rien, par exemple, sur la réduction du parc automobile et sur la régulation du transport aérien : Valérie Pécresse mise tout sur les solutions technologiques telles que les voitures électriques, les « biocarburants » pour les avions,… Rien non plus sur la déforestation importée ou la protection des océans. Et enfin rien sur la réhausse des objectifs climatiques de la France ou la dépollution des flux financiers.
Le meilleur de son programme
On trouve quelques propositions sectorielles qui vont plutôt dans le bon sens, par exemple sur le développement du train et des transports en commun, l’atteinte d’un objectif de cantines 100% bio et locales, des premières mesures de lutte contre la précarité alimentaire, etc. Mais cela reste globalement insuffisant et ne suffit clairement pas au regard des manques profonds sur la transformation transversale du système économique et financier et des secteurs polluants.
Et même les mesures « environnement » proposées par la candidate donnent l’impression de cache-misères. Son soutien à l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne en est une bonne illustration : inscrite dans son programme au chapitre « libéraliser l’économie », cette mesure sonne surtout chez Valérie Pécresse comme un prétexte pour ne pas faire d’efforts supplémentaires sur la baisse de nos émissions de CO2 et la transformation de nos moyens de productions au sein de l’UE.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique de Valérie Pécresse s’est comportée pendant le dernier quinquennat à l’Assemblée nationale, sur quelques votes clés du quinquennat sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que la candidate devrait composer pour gouverner si elle était élue.
Deux points positifs : le groupe parlementaire « Les Républicains – LR » à l’Assemblée nationale a voté quasi unanimement contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. De plus, les député·es LR présentes dans l’Hémicycle pour les différents votes afférents ont quasi systématiquement voté pour l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « agrocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (dont les effets dramatiques sur le climat et l’environnement ont été largement démontrés).
Mais, sur les quelques votes que nous avons pu analyser, tout ne va pas : la famille politique de Valérie Pécresse a aussi voté majoritairement pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes, des pesticides tueurs d’abeilles. Et concernant les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es LR présents dans l’Hémicycle pour les différents votes afférents se sont systématiquement exprimés contre.
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Voir et revoir notre vidéo dystopique « Présidentielle 2042 » dans laquelle Valérie Pécresse apparaît. Pour ne pas avoir de regrets en 2042, la candidate LR va devoir retravailler en profondeur ses positions…
Une analyse du programme de Valérie Pécresse sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.
Partant du constat de la nécessaire transformation de notre système économique vers une société « écosocialiste », au service de la justice sociale et du respect des limites de la planète, Philippe Poutou reprend des enjeux clés et pose l’équation écologique dans le bon sens, même s’il les détaille peu et ne prend pas forcément toujours en compte les contraintes de la vie réelle.
Par exemple, il s’engage sur : la mise sous contrôle des aides aux grandes entreprises polluantes et la suppression des niches fiscales qui leur bénéficient ; la lutte contre les grands projets inutiles imposés ; le développement des énergies renouvelables et la sobriété énergétique avec notamment un plan d’isolation thermique de tous les logements ; la sortie des énergies fossiles par la contrainte des entreprises du secteur ; la sortie du nucléaire (en 10 ans c’est extrêmement ambitieux, il faudra s’assurer que cela ne se fasse pas au profit des énergies fossiles !) ; la fin de l’élevage industriel, la défense d’une agriculture paysanne et écologique et une rémunération digne des agriculteurs ; le développement de l’offre de transports en agglomération et en zone rurale et la réduction du trafic aérien via notamment l’interdiction des vols courts.
Il passe cependant à côté d’autres mesures clés portées par Greenpeace, comme l’instauration d’un ISF climatique qui permettrait d’avancer concrètement vers un partage de l’effort équitable face à la crise climatique ; la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation qui permettrait de lutter contre la précarité alimentaire tout en encourageant le développement d’une agriculture écologique et paysanne ; ou encore un moratoire sur l’exploration minière en eaux profondes, pour préserver la biodiversité marine tout évitant d’aggraver encore la crise climatique.
Sa vision de l’écologie
Comme d’autres candidats avant lui, traditionnellement plutôt à droite ou à l’extrême-droite de l’échiquier politique, Fabien Roussel a décidé de caricaturer les enjeux écologiques dans ses prises de position publiques, dénonçant par exemple « la bien-pensance qui voudrait interdire la viande et les voitures ». Pas très malin dans le contexte d’urgence écologique et climatique.
De plus, malgré un discours fort sur les conséquences sociales et environnementales du système économique capitaliste, le candidat Roussel a du mal à sortir de la logique productiviste et ne va pas assez loin pour transformer ce système. Il porte de bonnes propositions sur le secteur agricole, mais il reste trop timide sur les enjeux de transformation d’autres secteurs polluants comme les transports. En matière de transition énergétique, il fait le choix de continuer le fiasco nucléaire.
A noter enfin qu’il est un des candidat·es qui donnent une place à l’enjeu majeur de préservation de la biodiversité dans son programme.
Le pire de son programme
Fabien Roussel déploie beaucoup d’énergie à dénoncer « l’écologie punitive », mais il passe à côté de mesures qui permettraient de mettre à contribution en priorité les ménages les plus fortunés et les grandes entreprises qui polluent le plus, comme l’instauration d’un ISF climatique.
De plus, le candidat défend la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR, faisant fi des échecs précédents, des incertitudes sur la technologie, des coûts, des risques, des difficultés de gestion des déchets radioactifs et des délais, bien trop longs pour permettre de répondre à l’urgence climatique. A l’inverse, son programme sur les énergies renouvelables est flou et non chiffré et la question de la sobriété énergétique est absente.
Il passe sous silence certains autres enjeux clés : en matière de régulation des industries et entreprises polluantes, il n’a par exemple pas repris nos propositions sur l’interdiction des dividendes climaticides ; rien sur la rehausse de notre ambition climatique ; presque rien en termes de mesures de sobriété pour réduire l’impact climatique des secteurs aérien et automobile ; rien sur les nouveaux OGM.
Le meilleur de son programme
Il propose notamment de conditionner les aides publiques aux entreprises à des critères sociaux et écologiques et de sécuriser les transitions professionnelles face à l’enjeu de décarbonation de l’économie, et s’engage sur certaines mesures sectorielles importantes, comme la rénovation des logements, la relance du ferroviaire ou le développement des transports collectifs et même, malgré ses discours caricaturaux, le « moins mais mieux de viande » !
Fabien Roussel propose des mesures essentielles pour assurer la transition agroécologique du pays : fonds de 10 milliards d’euros pour développer une alimentation bio et moins carnée en restauration collective, soutien aux modèles les plus durables comme la polyculture élevage ou encore limitation des installations industrielles d’élevage. Il propose aussi des mesures intéressantes pour lutter contre la précarité alimentaire, mais il ne s’est pas saisi de notre proposition d’un modèle de type sécurité sociale de l’alimentation qui remettrait la démocratie au cœur des enjeux alimentaires.
Il a également le mérite de parler de préservation de la biodiversité et de sujets souvent complètement oubliés par bon nombre de candidats, comme la lutte contre la déforestation importée ou comme le moratoire sur l’exploitation et l’exploration minière des fonds marins.
Et la famille (politique), ça va ?
Nous avons voulu regarder comment la « famille » politique du candidat Fabien Roussel s’est comportée à l’Assemblée nationale pendant le dernier quinquennat, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins étaient publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait composer pour gouverner s’il était élu. De plus, Fabien Roussel était lui-même député pendant ce quinquennat, donc il est intéressant de voir ce qu’il a voté le cas échéant à l’Assemblée nationale sur nos sujets.
Sur les quelques votes que nous avons pu analyser, le bilan est positif. Le groupe parlementaire de la « Gauche démocrate et républicaine – GDR » à l’Assemblée nationale a voté unanimement contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat. Il a voté aussi unanimement contre la ré-autorisation des néonicotinoïdes (les pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, les député·es GDR présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents se sont systématiquement exprimés pour. Enfin, les député·es GDR présents dans l’hémicycle pour les différents votes afférents ont également systématiquement voté pour l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Nous recommandons vivement à Fabien Roussel de s’intéresser de plus près au double jeu dangereux de l’industrie nucléaire française avec l’industrie nucléaire russe. Et de (re)lire quelques rapports sur les coûts du nucléaire (comme celui de la Cour des comptes sur la filière EPR ou le nôtre sur les coûts cachés des déchets nucléaires), entre autres.
Cette analyse a été mise à jour le 29/03/2022 en tenant compte d’éléments complémentaires du programme de Fabien Roussel.
Une analyse du programme de Fabien Roussel sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.
Sa vision de l’écologie
C’est simple, Eric Zemmour n’a tout simplement pas de vision de l’écologie. Obsédé par sa propre rhétorique sur le fantasme d’un « grand remplacement », il passe complètement à côté des grands enjeux environnementaux et climatiques. Les rares fois où le polémiste d’extrême-droite parle de ces sujets dans son programme ou ses interventions publiques, c’est pour les instrumentaliser au service d’une vision rétrograde, sclérosée et nauséabonde de la société : l’écologie chez Eric Zemmour, c’est la préservation des paysages français pour les « bons Français ». A la fois ras des pâquerettes et xénophobe.
Eric Zemmour est également capable de remettre en cause la responsabilité climatique de la France, alors que l’empreinte carbone moyenne d’un·e Français·e, c’est-à-dire l’impact climatique de ce que l’on consomme, est bien supérieure à la moyenne mondiale ; et que la France porte aussi une responsabilité historique très lourde en termes d’émissions de CO2 cumulées depuis la révolution industrielle.
Eric Zemmour ne s’attaque pas aux causes structurelles de la crise écologique et climatique, et fait miroiter, comme d’autres, les mirages technologiques ; des solutions qui ne suffiront pas, voire pire, qui sont dangereuses ; il passe également complètement à côté de l’enjeu de sobriété. Il n’est pas du tout à la hauteur sur la question de la régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants comme l’agriculture et les transports. Il freine la sortie des énergies fossiles (pétrole et gaz) et porte un positionnement particulièrement rétrograde, et dangereux, dans le débat autour du futur énergétique de la France.
Enfin, il passe aussi largement à côté de l’enjeu majeur de préservation de la biodiversité.
Le pire de son programme
Eric Zemmour déploie beaucoup d’énergie à dénoncer « l’écologie punitive », mais il ne propose rien pour mettre à contribution en priorité les ménages les plus fortunés et les grandes entreprises qui polluent le plus ni pour accompagner les ménages les plus fragiles et les travailleur·ses dans la transition écologique.
Autre exemple de la faiblesse de son logiciel : il se positionne sur la logique d’une agriculture « high-tech », alors que la promotion de nouvelles technologies, à l’échelle globale, ne permettra pas d’inverser la logique d’un système agricole qui marche sur la tête. Pire, ce choix du « tout technologique » contribue à l’érosion du nombre d’exploitations et d’agriculteurs, à une intensification des exploitations et une érosion de la biodiversité, et à une dépendance des agriculteurs aux intrants, aux énergies fossiles, aux matériaux et terres rares, et aux multinationales dépositaires de brevets ou aux entreprises fournissant ces « nouveaux » services high tech.
De plus, le candidat-président défend la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR, faisant fi des échecs précédents, des incertitudes sur la technologie, des coûts, des risques, des difficultés de gestion des déchets radioactifs et des délais, bien trop longs pour répondre à l’urgence climatique. Et, dans le genre propositions dangereuses, le candidat ne s’arrête pas là : il propose carrément d’imposer le nucléaire en Europe et de mettre fin aux projets d’éoliennes à terre comme en mer, alors que tous les scénarios crédibles permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050 montrent qu’il sera nécessaire d’accélérer fortement le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien.
Il propose aussi de revenir sur les mesures existantes visant à nous sortir du tout-voiture (par exemple la limitation des vitesses de circulation), alors que c’est indispensable à la fois pour les enjeux sanitaires liés à la qualité de l’air et pour le climat.
Inversement, il passe sous silence beaucoup d’enjeux clés : rien sur les nouveaux OGM, sur la nécessité de produire et consommer moins de produits d’origine animale ou sur la sortie de l’élevage intensif ; rien sur la régulation du secteur automobile et du transport aérien et très peu sur le développement des alternatives aux modes de transports polluants ; rien sur la réhausse des objectifs climatiques de la France ou sur la dépollution des flux financiers ; rien sur la déforestation importée ou rien de sérieux sur la protection des océans – la vérité, c’est que, quand le sujet des océans est abordé dans son programme, ce n’est pas très clair, mais on comprend quand même qu’il entend défendre une vision productiviste (surpêche, exploitation minière) qui ne fera qu’aggraver la crise de biodiversité marine.
Le meilleur de son programme
On peut trouver dans son programme quelques très rares idées individuellement pertinentes d’un point de vue écologique (soutien à l’agriculture bio par exemple) mais sans colonne vertébrale ou vision globale cohérente qui donnerait sens à ces propositions. Et rien, strictement rien, qui ne puisse faire oublier son projet de société à l’opposé de celui souhaité par Greenpeace.
Et la famille (politique), ça va ?
Comme pour les autres candidats et candidates, nous avons voulu regarder comment la « famille » politique d’Eric Zemmour s’est comportée à l’Assemblée nationale pendant le dernier quinquennat, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins étaient publics. Pourquoi ? Parce que, dans les faits, c’est avec cette famille politique que le candidat devrait composer pour gouverner s’il était élu.
Pas de députés ou de groupe parlementaire « Reconquête » lors du précédent quinquennat, dont nous aurions pu regarder comment ils se seraient comportés à l’Assemblée nationale sur quelques votes de ces dernières années sur l’écologie. A noter cependant que le mouvement d’Eric Zemmour draine dans son sillage des responsables politiques d’extrême-droite issus du Rassemblement national. Nous vous invitons donc à aller voir comment se sont comportés les député·es « Rassemblement National » pendant le précédent quinquennat.
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Notre petit conseil
Il va falloir reprendre les bases de la lecture dès maintenant, M. Zemmour. Au programme : rapports du GIEC, rapports sur les systèmes énergétiques 100% renouvelable (Ademe, RTE, CNRS/Cired, Négawatt…), rapport de la Cour des comptes sur le fiasco de la filière nucléaire EPR… La liste est longue et devrait en fait même commencer par la base de la base : la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Une analyse du programme d’Eric Zemmour sur le climat, détaillée secteur par secteur, a également été réalisée par le Réseau Action Climat.