
Aurélien Rousseau et Bruno Fradin. photo DR
Publié le 30/06/2011
Acteur clé du paysage bordelais, l’agence s’attaque à la communication globale.
Trois pages viennent de se tourner en même temps dans l’agence de publicité DDH, acteur clé depuis une quinzaine d’années du monde de la communication (« Sud Ouest Éco » du 19 mai). L’agence a changé d’actionnaires majoritaires, puisque Aurélien Rousseau, jusque-là directeur général, et Bruno Fradin, nouvel arrivant, ont racheté les parts du cofondateur, Stephan Delaux, et du Palois Yves Salesses (agence Ysa).
Par ailleurs, l’agence a pris le nom de St John’s, par référence à celui d’un actionnaire minoritaire, et de la capitale de Terre-Neuve, symbole de nouveaux territoires à explorer. Enfin, jusque-là cantonnée à la publicité de marques, l’entreprise bordelaise s’est lancée dans le « corporate », c’est-à-dire le conseil global en matière d’image et de communication (relations publiques, relations presse) pour le compte d’entreprises ou de collectivités.
Cette évolution n’est pas le fruit du hasard. D’une part, une bonne partie du marché « corporate » était de fait fermé à l’entreprise, du temps où celle-ci comptait parmi ses dirigeants Stephan Delaux, adjoint au maire de Bordeaux. D’autre part, le nouveau coprésident et actionnaire, Bruno Fradin, ancien de Saatchi & Saatchi et de BDDP, occupait ces dernières années de hautes responsabilités chez Harrison & Wolf, spécialiste de la communication d’entreprise.
Convergences
Au surplus, comme Bruno Fradin, l’autre coprésident, Aurélien Rousseau, est convaincu qu’il y aura de plus en plus de convergences entre la publicité de marques et la communication globale d’entreprise. Une évolution accélérée par Internet et les réseaux sociaux, qui contribuent, selon la formule d’Aurélien Rousseau, à la « tyrannie de la transparence » et obligent les entreprises à avoir un autre type de rapports avec le public. D’où la nécessité d’intégrer, dans la stratégie de communication, la prise en compte des réseaux et le suivi de l’image des entreprises qui s’y transmet.
Installée dans l’ex-grande poste en plein centre-ville de Bordeaux, St John’s (une trentaine de salariés) gardera son centre nerveux dans la préfecture girondine. Mais l’effectif du bureau du 7e arrondissement parisien, qui emploie à ce jour trois personnes, devrait croître. Car, pour conquérir ou maintenir de nouveaux clients, notamment dans la communication globale, une forte présence parisienne est indispensable. Dans ce domaine comme dans d’autres, la décentralisation a vraiment ses limites.
Bernard Broustet